Lettre d'adieu de Célestin BRIEND
écrite de la maison d'arrêt de Fresnes (Seine)


Célestin BRIEND

BRIEND Célestin, François, Jean, Baptiste
Né le 23 juin 1907 à Ploubalay (Côtes-du-Nord, Côtes d'Armor), fusillé 15 juin 1944 au Mont-Valérien à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine), négociant en matériaux, membre du réseau "Centurie".

Fresnes le 15 juin

Ma chère Louisette.

Je regrette n'avoir pu te voir avant de mourir, que veux tu c'est la destinée. J'espère que ma lettre te parviendra. Je te demande ma chère Louisette d'être courageuse et te de rappeler que dans la vie il faut un jour mourir et ce jour Dieu seul en dispose.
Tu consoleras ma mère en lui disant que je suis mort sans souffrance et chrétiennement ce qui peut être n'aurait pas été si j'étais mort subitement.
Je te conseille ma Louisette de te remarier tu es jeune et trouveras facilement un mari qui te rendra heureuse, plus que tu l'as été avec moi, je reconnais que je n'ai pas été toujours gentil avec toi et te demande de me pardonner.
Je remercie Mr Lefrançois des services qu'il m'a rendu et lui demande qu'il reste avec toi comme associé (s'il le désire) et Directeur.
Je te conseille de prendre Mr Delaunay qui vous serait d'une grande utilité pour mettre en route le commerce de matériaux et organiser les dépôts de Dinard et Dinan et ensuite continuer l'entreprise avec ton frère. Tu diras à nos meilleurs ouvriers que je leur demande qu'ils fassent tout leur possible pour faciliter ta tâche.
Je te quitte ma Louisette avec l'espoir que tu termineras ta vie heureuse c'est je t'assure mon plus grand désir.
Je t'embrasse pour la dernière fois ainsi que toute la famille en vous disant adieu.
Ton mari qui t'aimait sincèrement.

Briend.